On marchait encore et encore. Cela faisait peut-être une heure, voir deux qu'on marchait. Une balade en famille pour aller ramasser quelques champignons. C'était ce qu'ils nous avaient dit. Je savais ce que c'était faux. J'avais entendu la discussion de mes parents la veille avant de me coucher. Ils étaient en train de parler des récoltes. De très mauvaise récoltes. Les champs étaient complètement morts. Et n'oublions pas les animaux. La quasi totalité étaient tombées malade. Avec mon frère, on était deux bouches de trop à nourrir. Il fallait qu'il se débarrasse de nous. Et ils allaient le faire durant cette 'balade'. Je tenais la main de mon frère. J'avais peur, vraiment très peur. Je ne voulais pas que nos parents nous abandonne. Il y avait bien d'autres moyens pour s'en sortir. Je regardais mon frère. Il avait l'air si serein. Je ne comprenais pas comment il pouvait faire. Je l'avais pourtant prévenue de ce que j'avais entendu. Et il était quand même calme. On continuait de marcher pendant une petite demi-heure. Mes parents ont alors décidé qu'ils étaient temps de faire une petite pause dans notre 'recherche de champignon'. Ils nous ont donné à boire et quelques petits gâteaux à manger. Peut-être que j'avais tort en fait. Ils n'allaient pas nous abandonner. Enfin c'est ce que je pensais avant d'avoir une drôle d'impression après avoir bu et mangé quelques bouchées de gâteaux. J'avais l'impression que le sol allait s'écrouler sous mes pieds, que la terre s'était mise à tourner vraiment très vite. Mes paupières étaient plus que lourdes. Je commençais à m'endormir petit à petit. J'avais raison, il nous avait abandonné. Comment pouvait-on faire ça à ses propres enfants.
Quand j'ai repris connaissance, il faisait nuit. Et il devait même être vraiment très tard. La lune, qui était notre seule sources de lumière, était vraiment très haute dans le ciel. Je regardais tout autours de moi. Wiezień, n'était pas là quand j'avais ouvert de nouveau les yeux. Non, il n'avais pas pu m’abandonner lui aussi. Les larmes commençaient à monter, j'étais sur le point de fondre en larmes lorsque j'ai senti une main sur mon épaule. Un cri s'était échappé et je m'étais reculée le plus possible. Je m'étais retournée pour voir la tête de mon agresseur. Puisque après tout, on pouvait vraiment trouver de tout dans une forêt à cette heure-ci. Et c'était juste mon frère. Il n'était pas partie lui aussi. J'en fus soulagée d'ailleurs.
« Je te l'avais bien dit ! Ils nous ont abandonné ! Et tu n'as pas voulu me croire ! Maintenant on est perdu au beau milieu d'une forêt ! Et on va certainement mourir ici ! » Les larmes avaient commencé à couler doucement au beau milieu de ma phrase. Oui, on allait mourir ici. De froid sûrement. Il y avait un vent terriblement glaciale et je tremblais beaucoup. Ou alors de faim. On avait qu'une dizaine d'année. Comment on allait réussir à se procurer à manger. Et si avec un peu de chance, on trouvait de la nourriture – des champignons ou des plantes comestibles – cela allait être certainement vénéneux et on allait sûrement mourir empoisonné. Ou alors peut-être des deux ; de froid et de faim. Mon frère m'avait serré contre lui, comme pour me rassurer. Ce qui fonctionna à moitié. J'étais toujours paniquée, mais un peu moins qu'avant.
« On n'est pas perdu Gretel. » Il avait sorti un petit cailloux de sa poche. Un grand sourire se dessinait sur le visage de mon frère. Il avait prévu. On n'était pas perdu. On allait rentrer chez nous. Et la sorcière qui avait préparé ce plan pour nous abandonner allait le payer.
Je me trouvais dans la cuisine. M'amusant à allumer et à souffler sur une bougie. Enfin surtout à l'allumer. Il était tard. Je n'arrivais pas à dormir. Ou plutôt plus à dormir. J'avais peur que cette sorcière nous amène de nouveau dans cette forêt. Cela faisait quelques semaines qu'on était de retour à la maison. Nos parents étaient surpris de nous revoir. Ils nous avaient comme déjà enterré. Surtout elle. L'expression sur son visage ne trompait personne. Elle avait beau nous dire qu'elle était heureuse de nous revoir, j'étais quasiment certaine qu'elle aurait préféré nous voir dans un cercueil que plutôt de nous franchir le seuil de la maison. C'était forcément une sorcière. Aucune femme souhaiterait la mort de ses enfants. Sauf une sorcière. Notre mère n'était pas humaine, je le savais. Je continuais toujours de m'amuser avec cette bougie. Cela faisait déjà plusieurs minutes ou plusieurs heures que je m'amusais à ce petit jeu. J'étais comme fascinée par ses flammes. Mon attention ne se portait sur rien d'autre que ce feu. Une tempête aurait pu se produire à deux centimètres de moi que je ne l'aurais pas entendu. Je n'avais pas fait attention à la personne qui était arrivée derrière moi et qui avait posé sa main sur mon épaule. Prise de peur, je m'étais retournée, tenant une allumette dans ma main. J'aurais pu brûler la personne, mais je m'en fichais complètement. Surtout que cette personne n'était d'autre que ma génitrice
. « Greta, qu'est-ce que tu fais ici à cette heure ! » Je la fixais. Je ne répondis rien. Mon regard était vide. Ce que je faisais ici ? Je m'amusais. Mais elle ne pouvait pas me comprendre. Elle ne nous comprenait pas. Ce n'était qu'une sorcière.
« Il est tard, remonte te coucher. » Sans la regarder, je m'étais relevée, reprenant la bougie qui était sur le sol. Je me dirigeais vers ma chambre. Je gardais cette bougie contre moi. C'était la seule arme que j'avais pour me défendre. Je me souvenais, qu'une fois de retour dans ma chambre, je n'avais pas mis beaucoup de temps à m'endormir, ce qui n'était pas normal. Cette sorcière m'avait dû faire quelque chose.
Je ne me trouvais plus dans ma chambre. J'étais bien dans une chambre, mais ce n'était pas la mienne. C'était la chambre de mes parents. Comment je m'étais arrivée ici, je n'en avais aucune idée. J'avais ma bougie allumée dans mes mains. Elle était allumée. Je voulais continuer de m'amuser avec. Mais pas de la même façon que lorsque j'étais dans la cuisine. Non, je voulais faire quelques choses de différents. Je m'approchais doucement des rideaux. Posant la bougie allumée sous le rideaux. Je me tournais vers mes parents encore endormi. On m'avait dit un jour que les sorcières craignaient le feu et que c'était un excellent moyen pour les tuer. C'est ce qu'on allait voir. Je laissais la bougie sous les rideaux. Il commençait à y avoir un peu de fumée. Pendant quelques dizaines de secondes, je restais sans bouger, à regarder cette bougie et cette fumée avant de repartir de ma chambre comme s'il ne s'était rien passé.
Je n'arrêtais pas de toussé. Je ne pouvais plus m'arrêter. C'était ça qui m'avait réveillé. Il y avait quelque chose qui n'allait pas. Lorsque j'avais ouvert les yeux, il y avait de la fumée dans ma chambre. Il y avait des cris. Ceux de mes parents. Je commençais à paniquer. Je m'étais dirigée dans le couloir. Il fallait que je sorte de la maison par tous les moyens.
« Wiezień !! » Je m'étais dirigée vers sa chambre, mais il n'y avait personne. Je ne pouvais pas laisser mon frère ici.
« Wiezień ! Où es-tu ? » Je continuais de crier son nom. Il fallait absolument qu'on s'en sorte tous les deux. Je toussais de plus en plus. La fumée devenait de plus en plus épaisse et les flammes de plus en plus présentes. Je commençais à avoir des difficultés pour respirer. Et appeler mon frère n'arrangeait pas ma situation. Je commençais à me sentir faible. J'avais la tête qui tournait. Je n'avais plus de force. Pendant un cours instant, j'ai cru que tout était fini pour moi. Jusqu'au moment où quelqu'un m'avait pris dans ses bras. J'avais reconnu le visage de Wiezień. Un sourire se dessina sur mon visage. Tout n'était pas encore perdu.
J'avais sans doute perdu connaissance pendant quelques minutes, puisque lorsque j'ouvris de nouveau les yeux, je me trouvais à l'extérieur. Mon frère se trouvait à côté de moi. Il y avait aussi d'autres personnes, des inconnus, un peu plus loin. Je pouvais voir notre maison. Du moins ce qu'il restait.
« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » Je regardais mon frère. Je savais ce qu'il s'était passé, mais je voulais avoir une confirmation. Peut-être qu'après tout ce n'était pas ce que je pensais.
« Un incendie s'est déclenché. Le feu s'est propagée rapidement. Un peu trop rapidement. » Il s'arrêta quelques instants. Comme s'il voulait que je comprenne quelque chose.
« Le feu a démarré dans la chambre de papa et maman. Ils n'ont rien pu faire. » Je commençais à sangloter. Je venais de comprendre. On était à présent seul. Il n'y avait que nous deux maintenant. Wiezień regarda tout autour de lui durant quelques instants et s'approcha de moi pour me murmurer quelques choses.
« Je t'ai vu sortir de leur chambre un peu avant qu'il n'y ait cet incendie. » Je le regardais horrifiée. Est-ce qu'il insinuait que j'étais la cause de ce drame ? Non, ce n'était pas moi. Je dormais. Je ne suis pas allée dans leur chambre. Je ne me souvenais pas d'avoir été dans leur chambre. Je n'avais pas pu faire ça. Non, ce n'était pas moi.
« Je ... Je ne suis pas allée dans leur chambre. Je m'en rappellerais et je ... Non. » Je sanglotais et paniquais de plus en plus. Je me serais souvenue si j'avais été dans leur chambre. Je me serais souvenue si j'avais mis le feu. Alors que là rien. Je ne me souvenais absolument pas de ça.
L'orphelinat. Un endroit bien sympathique. Un endroit où on attend avec impatience que de nouveaux parents viennent nous chercher. Quand on n'était encore enfant, on a toujours un peu d'espoir, mais lorsqu'on est adolescent on perd cet espoir. On sait qu'on va rester jusqu'à notre majorité avant de nous faire virer et qu'on nous laisse nous envoler par nos propres ailes. C'était ce que les employés disaient. Ils nous jetaient dehors, sans vraiment d'aide. Bientôt ça serait à notre tour avec Wiezień. Enfin surtout son tour. Il approchait de la majorité et allait donc me laisser seule. J'étais quasiment sûre qu'on n'allait pas lui accorder ma garde. Je devrais donc rester ici, sans lui, jusqu'à l'âge requis pour pouvoir partir. Cela risquait d'être long. Vraiment très long. On nous avait proposé d'aller en famille d'accueil. Chose qu'on avait refusé, puisqu'il y avait de grande chance qu'on soit séparé, ce que l'on ne voulait pas. J'étais assisse sur mon lit. Les autres filles se dépêchaient de se préparer. Elles agissaient comme si leur vie en dépendait. Ce n'était qu'une visite de potentiel parent. Il n'y avait pas grand chose d'exceptionnel. Il y aurait un ou une heureux ou heureuse et plein de déçus.
« Candice, tu n'aurais pas vu mon ruban ? » Je levais la tête. Désormais on m'appelait - ou Candy dans les pires des cas. Je détestais le prénom Greta. Cela me rappelait un peu trop ce qui m'avait servi de mère.
« Quel ruban ? » Je la regardais. Elle devait avoir sept ans ou peut-être huit. Elle avait encore une chance de se faire adopter. Elle me regardait avec de grand yeux. Comme si sa vie dépendait de ce ruban.
« Le rose. Je te l'ai montré hier. » Je soupirais. Ah ce ruban.
« Non je ne l'ai pas vu. » La gamine était partie et je levais les yeux. Ce n'était pas une grande perte pour elle. Ce n'était qu'un vieux ruban après tout. Ce n'était pas comme si ce vieux ruban était le détail importants qui allaient décider les parents de l'adopter ou non. Je me levais du lit et quittait le dortoir pour me balader dans les couloirs. Je me retrouvais dans mon petit coin à moi. Un petit renforcement dans un couloir. C'est là où je me réfugiais quand je voulais être seule. Je passais ma main entre le mur et l'armoire qui s'y trouvait pour prendre une petite boite. Mon petit trésor. J'ouvris la boite. Il y avait un tas de divers objets. Et la plupart était cassé. Je posais la boîte devant moi et sorti un ruban de ma poche. Un petit ruban rose, celui de la petite. Je ne me souviens plus de comment j'ai pu réussir à l'avoir, mais je voulais le garder. Il m'appartenait à présent. Tout comme ce qui se trouvait dans cette boîte. Je ne sais pas pourquoi je volais. Cela avait commencé à mon entrée à l'orphelinat. On me montrait un objet et si je l'aimais bien, je le volais. Au départ c'était ça. Maintenant, c'était n'importe quoi, même quelque chose qui n'avait absolument pas de valeur à mes yeux. Je voyais un objet, il me le fallait à tout prix. Cela devait vraiment quelque chose de maladif.
Je regardais tout autour de moi. Il n'y avait personne à l'horizon et pourtant je ne pouvais pas m'empêcher d'être inquiète. Ce n'était pas la première fois qu'on faisait ça pourtant. Mais là, il y avait quelque chose qui clochait, quelque chose qui faisait que tout n'allait pas se dérouler normalement. Je regardais Wiezień qui s'attardait sur la porte. D'habitude il ne mettait pas trop de temps à crocheter une serrure. Je n'aimais vraiment pas ça. Je regardais de nouveau le couloir. J'avais cru entendre des bruits de pas. On allait se faire prendre.
« C'est ouvert. » Je me retournais vers mon frère et pris nos deux valises avant d'entrer dans l'appartement. J'allumais la lumière pour voir à quoi ressemblait notre appartement. Il y avait quelque chose qui n'allait vraiment pas.
« Tu es sûr que c'est le bon appartement ? » Parce que oui, vu la décoration, ce n'était vraiment pas l'appartement d'une jeune femme d'une vingtaine d'année. Je regardais mon frère. Il avait l'air tout aussi perdu que moi. C'est lui qui avait choisi notre 'victime' en quelque sorte. Apparemment, la fille s'était jouée de lui et n'avait pas donné une bonne adresse.
« Il faut qu'on parte si on se fait attraper on est mal. » Oui, on serait vraiment mal. On n'est pas des cambrioleurs, mais j'étais quasiment sûrement qu'emprunter un appartement pour une durée de quelques jours n'était pas vraiment légal. Nous étions sur le point de partir lorsqu'une voix nous interpella. Je fixais de nouveau Wiezień ne sachant pas ce qu'on devait faire.
« Vous voilà enfin. J'espère que le voyage n'a pas été trop long ! » Peut-être qu'on n'était pas si mal. Du moins pas pour le moment. Elle nous prenait pour d'autre personne, ce qui pouvait nous arranger après tout.
« Non absolument pas. » Mon frère me lança un regard noir, ce que je venais de faire n'était pas une bonne idée. En tout cas c'était ce que son regard voulait dire. « Asseyez-vous sur le canapé, je vais apporter le thé. » Je regardais la vieille femme s'éloigner. Mon frère avait toujours ce regard noir.
« Quoi ? » Lui murmurais-je. Après tout ce ne pouvait qu'être bénéfique pour nous, si on se faisait loger et nourrir gratuitement en toute légalité. Enfin, en presque toute légalité, mais nous n'étions plus un ou deux délits près. Je me dirigeais vers ce qui semblait être le salon, m'asseyant sur le canapé. Mon frère me suivi en traînant des pieds. Sur la table basse d'en face, il y avait un plateau entier de cupcake. Sans réfléchir, j'en pris un pour y goûter. Wiezień continuait de me regarder comme si j'avais fait quelque chose de mal. Je levais les yeux aux ciels pendant que j'en croquais une bouchée. La vieille dame revenait de la cuisine avec la théière et les tasses. Elle nous avait servi nos tasses et les avait déposé devant nous. Je pris la mienne et regardait avec instance mon frère qui prit aussi la tasse. On avait bu en même temps le thé. Je tenais toujours la tasse entre mes mains. Je commençais à me sentir toute bizarre. J'avais la tête qui tournais et m'étais levée avec difficultés.
« La salle de bain est où ? » Je me sentais fatiguée. J'avais l'impression que le sol s'effondrait sous mes pieds, que mes paupières étaient tellement lourdes qu'elles se fermaient toutes seules. Je me souvenais d'avoir lâché la tasse et m'être comme assoupi. Elle nous avait eu. C'était un piège et on était tombé dedans, par ma faute.
J'ouvris les yeux. Quelque chose avait changé. Je n'étais plus au même endroit. Ce n'était plus l'appartement de cette vieille sorcière. J'étais ailleurs. Quelque chose me dit que ce n'était pas plus rassurant. Absolument pas d'ailleurs. Ma tête me faisait mal. J'avais comme l'impression d'avoir trop bu, alors que ce n'était pas du tout le cas. Je restais allongée, regardant le plafond. Peut-être que j'étais dans un hôpital. Quelqu'un nous aurait trouvé et serait venu nous sauver. Je fermais les yeux durant quelques instants. On était sain et sauf. Wiezień et moi. En parlant de Wiezień, où était-il. J'ouvris les yeux d'un coup et me releva. Je regardais tout autour de moi. Il n'y avait personne dans la pièce. Je commençais à paniquer. C'était encore un de ses jeux à l'autre tordue. J'en étais sûre. Je voulais sortir du lit, mais quelque chose m'en avait empêché. J'étais attachée. Pourquoi j'étais attachée. Je voulais commencer à appeler à l'aide, lorsqu'une personne rentra dans la pièce. Ce n'était pas la vieille folle au moins, mais ça ne me rassurait pas non plus.
« Où suis-je ? Qu'est-ce que je fais là ? Mon frère est où ? » Je regardais tout autour de moi. J'étais complètement perdue. Si je n'étais plus chez l'autre cinglée, où je me trouvais exactement. Mon regard se porta vers cette personne qui était rentrée quelques instants plus tôt. Elle tenait un dossier entre les mains. C'était quoi ce dossier exactement. Et en plus, j'avais l'impression qu'elle ne m'avait pas écouté.
« Répondez-moi ! » Elle releva la tête et remis ses lunettes en place et bien sûr sans me répondre à mes questions. J'essayais de me défaire des liens qui m'attachaient à ce lit. Rien y faisait, j'étais prisonnière. Une fois de plus. « Greta Applewood. » Je relevais la tête en entendant mon premier prénom. Cela faisait bien longtemps qu'on m'avait appelé comme ça. Et ça ne me rappelait absolument rien de bon.
« 20 ans. Souffre de kleptomanie et de pyromanie. » Je restais immobile. Qu'est-ce que cette personne était en train de raconter. Je ne comprenais plus rien.
« Internée suite à une tentative de meurtre avec la complicité de son frère. » Quoi ?! J'étais complètement perdue. Kleptomanie. Pyromanie. Tentative de meurtre. C'était une mauvaise blague. Une très mauvaise blague et de très mauvais goût en plus.
« Qu'est-ce que vous raconter ! Je ne souffre qu'aucune de ses choses. Je n'ai essayé de tuer personne ! Vous mentez ! » Ce n'était qu'un mensonge. Un énorme mensonge. Je fixais la personne qui se trouvait en face de moi. Il me tendait quelque chose. Une boîte. Ma boîte.
« C'est bien à vous ? Et tout ce qui est à l'intérieur aussi ? » J'acquiesçais. Je ne voyais pas où il en voulait en venir. Il avait sorti un objet de la boîte. Une montre.
« Donc vous êtes Thomas Simmons ? » Je baissais les yeux. D'accord maintenant je voyais où il voulait en venir
. « Bien. » Je levais lentement les yeux. D'accord, j'avais un petit problème au niveau des vols. C'était un peu comme une compensation du manque que j'ai eu pendant mon enfance. Mais pyromanie ? J'ai peur du feu, je ne pouvais pas être pyromane. Enfin je crois. La personne s'avança vers moi et me tendit une photo. « Vous reconnaissez cette personne ? » Je regardais la photo. C'était la vieille sorcière qui nous avait gardé enfermé et se servait de nous comme esclave. J'acquiesçais de nouveau.
« C'est la personne que vous avez tenté de tuer. En essayant de lui mettre le feu. » Je fermais les yeux. Non ce n'était pas vrai. Je ne me souvenais pas de ça. Il mentait. J'étais sûre qu'il mentait. Cela ne pouvait pas être vrai. Cela ne pouvait pas se reproduire comme avec mes parents. Je n'avais pas fait ça. Je ne me rappelais pas d'avoir essayé de faire ça. Et puis même si c'était vrai, elle l'avait mérité. Ce n'était qu'une sorcière qui nous voulait du mal à Wiezień et à moi. Elle aurait eu ce qu'elle méritait.
« Bienvenue à l'asile de Rosewood, Mademoiselle Applewood. » Il me regardait en souriant. Un sourire absolument pas rassurant. J'étais dans un asile. J'étais donc folle. Non, ce n'était pas possible. J'étais en train de faire un cauchemar et j'allais me réveiller. C'est ça, j'étais en train de faire un mauvais rêve et lorsque je me réveillerais, mes parents seront encore vivants et n'auront pas essayé de nous abandonner. Tout redeviendra comme avant, une fois réveillée.