La seule façon d'être heureux c'est d'aimer souffrir.
Quand on entend folie, on pense à quelque chose d’effrayant, de dangereux. Quand tu entends folie, tu penses à quelque chose de normal. Quelque chose qui a toujours été là et qui serait presque vital maintenant. Comme une drogue, quelque chose d’obligatoire. Le cannabis, l’ecstasy, tu connais ? Tu as déjà goûté ? Et bien c’est la même chose. La folie, tu la croques à pleine bouche. Tu en mets partout, tache ton t-shirt déjà crotté par la démence. La peur de dormir. Tu aurais pu tomber sur mieux. Comme la peur des araignées. Ou même la peur du monde. Tu te serais juste isolé du monde et vivrais en ermite dans une grotte que tu laverais chaque jour pour ne pas que ton regard ne tombe sur du tissu de lin qu’un arachnéen aurait fait ici et là. Non. Toi tu choisis la peur du sommeil. Tu aurais pu tout aussi être animé par un malaise à te sentir toujours trop petit pour ce monde de géant. Mais non. Toi, tu as peur de dormir. Tu as peur que le sommeil t’emporte et que pendant ce temps d’inconscience, ton entourage décide de quelque chose de grave dont tu n’en saurais rien car tes oreilles bourgeonnent, t’empêchant de comprendre ce que le monde extérieur dit. Alors, tu ne veux pas dormir. Tu es sûr que c’est à cause de toi que des choses se passent. Dormir serait donc le problème à éliminer. Simple à dire quand tu as décidé ça dans un instant de pure démence. Au début c’était dur. On comprend. Ne pas dormir est difficile. L’Humain à besoin de dormir. Mais toi, tu vas contre ce besoin. Tu luttes contre tes paupières lourdes. Tu forces tes muscles endormis à encore fonctionner pour te permettre de t’enfoncer encore plus profondément dans cette forêt où une ambiance macabre, presque malsaine et perverse y flotte. C’est peut-être à cause de ça que par moment, tu réagis bizarrement. Tu te mets à parler tout seul d’une discussion qui avait été échangé en début de matinée. Car ton cerveau est lent. Le sommeil l’assomme. Il suffirait simplement de te laisser emporter … Deux minutes. Une simple minute. Non. NON. Tu ne peux pas. Alors tu éclates en sanglot. Tu regardes tes mains tachées de tes larmes avant de te rendre compte que ces larmes que tu as lâchées ne sont que sang. Ton corps ne tient plus. Alors tu tombes, ta tête rencontre le sol et tu n’as pas mal. Non. Tu dors d’un sommeil sans rêve. Tu dors sans le savoir. Et quand tu rouvres les yeux, tu te retrouves debout, là où tu étais il y a une heure de là. Est-ce réel ou pas ? Viens-tu de te laisser tomber pour dormir ? Tu ne sais pas. Alors pour ne pas laisser ton corps se mettre dans un état de panique et une crise te frapper, tu te répètes à voix haute que tu n’as pas dormi. Tu te convaincs. Tu convaincs ton corps et tu peux continuer à avancer.