"C'est l'heure, sors de ta cellule." grommelait l'un des gardes de l'asile. Assise en tailleur sur ton lit, tu étais en train de jouer avec ta poupée. Tu l'avais nommé Winnie, comme le petit ourson. Tu l'avais eu jeune, le jour de tes sept ans. C'était ton père qui te l'avais offert. C'était à l'époque où il commençait à quitter régulièrement la maison familiale pour partir dans les villages alentour et conter ses histoires. C'était à l'époque où il commençait à faire parler de lui, donc, forcément, il n'était pas très présent à la maison, à ton plus grand désespoir. Ainsi donc, parmi tout tes jouets et autres jeux, cette peluche, tu y tenais particulièrement. Elle venait de ton père et elle était belle. C'était un simple petit ourson blanc, donc son collier était un simplet ruban rouge. Tu te souviens t'en avoir séparé rarement. Tu l'emmenais partout avec toi, même pour aller à l'école, il était bien sagement caché au fond de ton sac. Mais il fût un moment où tu avais pris en âge et que se promener avec un ourson en peluche dans les bras, cela ne se faisait plus. Non que tu ne pouvais pas t'en passer, mais tu avais passé ce stade de l'enfance. Durant l'adolescence, Winnie trônait donc en haut de ton armoire, gentiment. Pour toi, l'ourson avait en lui un peu de ton père, celui qui était si absent et que tu aimais tant. C'était comme un lien invisible qui te gardait auprès de lui...


Cependant, pourquoi cet ours en peluche était présent à l'asile Rosewood? Dans ta cellule? Avec toi? La réponse est simple et évidente. Avant que ton odieuse mère t'envoie en ce lieu macabre, tu avais dû faire tes valises. Tu as donc tout simplement apporté ta peluche, ne voulant la laisser derrière-toi. Même devenue une jeune femme, cela n'empêchait pas de garder de l'affection pour certains objets. Ainsi donc, pour mettre un peu de gaité dans cette cellule grisâtre, une peluche d'un blanc immaculé n'allait pas faire de mal. Cependant, tu ne jouais plus avec elle. Pour toi, c'était comme une peluche qu'on mettait au pied de son lit, rien de plus. Mais à cet instant précis, tu y jouais avec un enthousiaste très loin d'être caché. Tout simplement parce que tu étais Dopey - Simplet, pour les intimes -. Et que seul Dopey jouait encore et toujours avec cette peluche!


Ainsi donc, tu levais la tête pour observer de tes yeux bleus le garde qui n'avait pas l'air très avenant. Pourtant, tu lui adressais un charmant sourire. Ce qui eut le donc de le faire fondre quelque peu. "Allez petite, va manger." se reprenait-il, plus doux dans sa voix. D'un geste de la main, il lui montrait le couloir à emprunter. Ni une, ni deux, tu te levais de ton lit, peluche dans une main, quittant rapidement ta cellule pour aller manger. Tu parcourais les longs couloirs, découvrant chaque coin de l'établissement comme si c'était la première fois que tu y mettais les pieds. Émerveillée pour un rien, tu te mettais à pousser des petits cris de souris quand quelque chose retenait particulièrement ton attention. Plus loin, tu entendais déjà un brouhaha incessant. Le réfectoire n'était pas très loin. Tu avais hâte d'aller manger et de retrouver ceux que tu fréquentais. Tu pressais donc le pas, passant entre plusieurs patients sans les bousculer. Tu étais tellement fine que tu passais avec souplesse, presque incognito. Peu importe si tu dépassais aussi la file d'attente pour aller chercher ton plat! Enfin arrivée au réfectoire, tu lançais un rapide regard furtif à travers toute la pièce, histoire de voir si tu ne reconnais pas quelqu'un. C'est alors que tu vis au loin ton amie, Rozar, déjà assise à cette fameuse table qui était la vôtre. Tu voulais l'appeler, mais aucun son ne sortait de ta bouche. Étant Simplet, tu étais muette. Tu avais beau tenter d'ouvrir la bouche pour t'exprimer, aucun mot n'y sortait. Tu étais consciente de ton état, mais cela ne t'empêchais pas d'espérer, qu'un jour, tu parlerai. Tu te précipitais donc jusqu'à sa table pour t'asseoir juste à côté d'elle. Pour la saluer, ne pouvant parler, tu la serrais fortement dans tes bras. Le câlin de l'amitié, rien que ça! Tu posais donc Winnie à côté de ton assiette. Lui aussi devait manger. Tu te tournais donc vers Rozar, lui souriant de toutes tes dents, regard naïf et enfantin.


"Salut... Dopey!" disait-elle d'une voix amusée. Tu agitais la tête de haut en bas frénétiquement pour affirmer ce qu'elle venait de dire. Tu étais bien Dopley... qui d'autre serais-tu? C'était absurde!

"Seven! Combien de fois nous t'avons demandé de ne pas emmener avec toi ta peluche au réfectoire?" rouspétait l'une des infirmières de l'asile. Elle se nommait Rosa et elle était quasiment toujours derrière toi, à te surveiller ou à te sermonner. Tu ne l'aimais pas car elle n'aimait pas Winnie. Tu la fixais donc droit dans les yeux, mécontente, bras croisés l'un sur l'autre. Tu boudais comme une enfant. "Seven..." Rosa n'avait pas l'air d'apprécier ton comportement, mais qu'importe. D'ailleurs, pourquoi t'appelait-elle Seven?! Tu secouais la manche de ton amie Rozar, agitée. Tu faisais des signes avec ta main pour qu'elle te comprenne. Qu'elle dise au moins à Rosa que tu n'étais pas Seven. Tu ne savais même pas qui c'était!

"Hum... elle voulait vous dire qu'elle s'appelait Dopey et non Seven..." disait Rozar un peu confuse, quelque peu embêtée par l'attitude de son amie. Rosa leva les yeux au ciel, tournant les talons. Tu étais plus que satisfaite que cette sorcière soit partie, affichant un air triomphant.


Quelques instants plus tard, on t'apportait enfin cette fameuse tarte aux pommes que tu attendais! Elle était tout juste sortie du four, chaude, onctueuse et croustillante en même temps. Tu pouvais sentir l'odeur enivrante du caramel chaud étendue sur les pommes acidulées. Sans attendre ton reste, tu piquais ta fourchette dans le délicieux met, apportant à tes papilles un morceau de paradis. C'était quasiment l'extase... avant que tu recraches subitement ta bouchée. Le goût était devenu abominable dans ta bouche comme si tu venais d'ingurgiter de la terre. Tu détestais les Apple Pie! Le goût était abominable, mais pourtant, tu étais toujours la première a foncer tête baissée. Au fond de toi, tu le savais que la pomme avait mauvais goût, mais tu ne pouvais t'empêcher d'être captivée par cette dernière. Sa couleur, son odeur... tout était appétissant jusqu'à temps de mordre dans le vice! C'est alors, que dans un moment de lucidité, tu avais la connaissance. Tu n'étais pas Dopey, ni Seven. Tu étais Blanche-Neige. Ton amie Rozar était le Chaperon Rouge. Et l'asile n'était que les ténèbres. Rien n'était réel, tu le savais... comme si la pomme t'avait rendu la vue. Ce qui était le cas... mais malheureusement, la pomme a toujours eu sur toi un effet important et immédiat. La pomme est ton fruit défendu, ta perte, ton poison. Alors que certains vont mettre quelques minutes ou quelques heures avant de plonger dans les bras de Morphée, toi, tu allais le rejoindre dans les secondes qui suivaient, comme si ce monde te voulait à tout prix. T'empêchant ainsi de révéler la pure vérité.


Tu secouais donc violemment le bras de Rozar. "Rozar, écoute-moi, c'est important!" Tu étais complètement affolée, comme si les secondes étaient comptées... ce qui était le cas, tu le savais pertinemment. "Ne croque pas..." Puis, plus rien... seulement le sol qui se dérobait sous tes pieds et tu tombais inconsciente dans les méandres de ton esprit... le néant. Tu t'écroulais dans les bras de ton amie, presque sans vie. Tu étais partie aux pays des rêves...






Tu étais redevenue Seven...
Le vent venait caresser ton visage, soulevant quelques mèches de cheveux parsemant ce dernier. Le chant des oiseaux venaient apaiser ton âme. Tu te sentais bien, sereine. Lentement, tu soulevais tes paupières pour apercevoir les rayons du soleil traverser les branches des arbres verdoyants. Tu te réveillais à Wonderland, mais tu n'en savais rien. Reposée comme si tu avais dormi des heures, tu te relevais doucement pour te mettre debout. Habillée d'une robe blanche fluide et légère, cette dernière était quelque peu poussiéreuse. Tu secouais cette dernière avec tes mains qui étaient soudainement devenues plus pâles que d'habitude. Ton regard se posa alors sur cet arbre rachitique et dépourvu de feuille. Un arbre mort, sans grâce... Des panneaux y étaient accrochés, montrant plusieurs directions possibles. Tu te grattais quelque peu la tête, paumée. Tu décidais donc de prendre la direction qui te menait tout droit vers les terres de l'est, plus communément surnommées "Les Terres Sauvages". Quelle idée de vouloir partir là-bas?! Sur ce coup, tu n'avais pas vraiment réfléchi à ce que tu faisais. Tu avais simplement suivi le chemin le moins sombre.


Ainsi donc, tu marchais, regard baissé vers tes pieds. Tu ne regardais pas vraiment où tu allais. Tu te laissais guider par les coins les plus dégagés et le chant des oiseaux. Sans oublier que ta curiosité te conduisait tout droit vers une source d'eau. Tu entendais au loin le son harmonieux de l'eau qui s'entrechoquait et se glisser entre les rochers. Tu te sentais bien et l'endroit était tellement merveilleux que tu souhaitais rester ici pour toujours. C'est alors qu'un craquement de branche te fit sursauter. Tout tes membres se mirent à se raidir. Tu retenais ton souffle. Tu sentais l'angoisse monter en toi. Tu ne savais pas pourquoi, mais tu sentais la présence de quelqu'un, pas très loin. Ton instinct te criait d'aller te planquer. Sans aucune once d'hésitation, tu t'étais mise à courir jusqu'à te cacher derrière un tronc d'arbre mort qui était allongé au sol. Tu ne faisais plus aucun bruit. Passant ta tête au-dessus du tronc pour apercevoir quelque chose, tu ne voyais rien. L’inquiétude commençait quand même à te gagner lentement. Tu te demandais si tu n'avais pas imaginé ou halluciné. Tu ne voyais personne. Tu te redressais donc, prompt à reprendre ton chemin. Tournant les talons, c'est à ce moment précis que tu te retrouvais face à l'une de tes connaissances: Wiezién. Tu te heurtais contre lui, tombant sur tes deux fesses. N'ayant pas vu qui était cette personne, tu changea rapidement de comportement. Seven n'était plus, mais Grumpy, si! Tu te mis alors à grommeler entre tes dents, te relevant aussitôt pour enlever la terre et les feuilles sur ta robe. Plus qu'énervée, tu te mettais à brayer pour exprimer ton mécontentement.


"Ah ben ça c'est malin! Tu peux pas regarder où tu mets les pieds?! Sale tocard!" Tu étais particulièrement hostile. De toute façon, tu étais toujours de mauvaise humeur, n'est-ce pas Grumpy? C'est en relevant la tête pour le regarder droit dans les yeux que tu reconnues Wiezién. Soudainement, un blocage se fit en toi, te paralysant. En trois secondes, le changement s'était opéré, tu étais devenue une autre. Comme un élément déclencheur de ta névrose, Wiezién avait réussi à faire ressortir Haly, la personnalité la plus pétillante du groupe. Tu poussas alors un cri joyeux, les bras levés vers le ciel avant de te jeter à son cou. "WIWI!" hurlais-tu presque à ses oreilles. L'étouffant quasiment, tu desserrais ton emprise de lui, pour te positionner devant. Lui prenant ses mains dans les tiennes, tu te mettais à sautiller devant lui, sourire rayonnant aux lèvres. "Je suis trop happy de te voir! Mais tu m'as fait peur! Tu es venu jouer avec moi?!" Le regard pétillant et avide de connaître la réponse de Wiezién, tu ne décollais pas ton regard du sien. Tu te sentais soudainement... légère... »

ca arrive je tente de tous les finir pour ce week-end
je suis sûre que je t'ai fait une fausse joie en postant je le finis bientôt :cute:sur le gif c'est hansel en mode "wahouuu c'beau wonderland "