La première fois est toujours suivie d'une deuxième.

Te revoilà sur le chemin, derrière tes six frères. Avec ton bout de pain, tu fais tomber des miettes discrètement. Ils vous ont emmené encore plus profondément dans la forêt que la dernière fois. Ils voulaient vraiment ne plus vous voir. Pourquoi tu voulais t’en retourné auprès de gens qui ne veulent pas de toi ? Un instinct ou simplement tu fais ça pour tes frères, comme toujours ? Tu ne les retrouves plus quand tu te retournes, ils vous ont abandonné cette fois-ci. Alors tu cherches les miettes que tu as laissées mais tu ne trouvais rien. Les corbeaux … Ils avaient tout mangé ! Te voilà entièrement perdu. Tu les guidais donc comme la dernière fois, leurs confiances toujours aveuglante pour toi et tu les enfonçais encore plus dans la forêt. La nuit arrivait et tu ne trouvais pas le logis familial. Le vent s’élevait, réveillant les peurs enfantines de tes frères et petit à petit, tes peurs te faisaient trembler. Tu ne savais pas où aller. Mais pourtant tu continuais. Pour eux. Comme toujours. Les hurlements des loups semblaient vous entourez, vous effrayant encore plus. Tu serrais contre toi William, lui murmurant par fois que tu allais trouver une solution. La pluie s’abattit très vite sur eux. Ils se mirent à glisser, s’aidant les uns des autres pour ne pas s’enfoncer dans la boue. Montant à un arbre, tu trouvais votre issue de secours ; de la lumière. Mais une fois au sol, tu ne trouvais plus rien. Après plusieurs heures de marche, tu retrouvais ton chemin, tu leurs disais : « Là-bas, la lumière ! Nous sommes sauvés mes frères. » Et tu t’en approchais, les pressant car ils tremblaient tous de froid. Tu n’aimais pas les voir ainsi. La femme, ta sauveuse te refusait l’entrée au début mais après l’avoir supplié, elle acceptait à contre cœur, ayant peur de la colère de son mari. Toi, le simple fait de voir tes frères au chaud ne suffisait à te réchauffer aussi. Une chambre, une chambre pour dormir. Sauf que tu savais ce qui t’attendais demain et tu n’avais nullement envie de dormir à cette heure-là. Dans cette chambre, il y avait une chambre avec sept filles. Les sept filles du monstre qui te recueillait en ses lieux pour mieux te manger ensuite. Sachant qu’il reviendrait pendant la nuit pour finir le travail que sa femme n’avait pas voulu qu’il finisse, tu échangeais délicatement les couronnes des filles avec les bonnets de tes frères, n’oubliant pas le tien avant de te recoucher, gardant les yeux ouvert malgré le noir au cas où ton plan tournait mal. Comme cette fois où tu avais pris des miettes de pain comme repère pour revenir en arrière. Tu l’entendis venir et ton corps tremblait doucement, tu te serrais plus contre tes frères en voyant l’homme s’approcher des filles. Tu vis le couteau se lever et le sang. Le sang, partout. Il n’y avait que du sang. Tu enfouie ta tête sous les draps en attendant que l’Ogre sorte de la chambre. Dès que tu es sûr qu’il dort bien, tu réveilles tes frères un à un pour ensuite s’enfuir. Loin de cet maison où le sang avait été versé.