Les cinglés ! C'est tout ce qui l'intéressait. C'était sa première journée d'essaie dans l'hôpital psychiatrique le plus réputé de Californie. Elle c'était trouvé un petit boulot d'aide soignante pour payer ses études d'Art-thérapeute. L'option la plus simple aurait été de demander de l'argent à son paternel, mais la petite Salvador était beaucoup trop orgueilleuse pour lui demander une aide financière. Il avait déjà insisté pour lui payer le loyer en prétextant qu'il était question d'un cadeau d'anniversaire à l'avance. Hors de question de lui faire débourser une pièce pour des études qu'il n'approuvait pas. Petite menteuse, Dalida avait dit à son père qu'elle allait suivre des cours de peinture avec un célèbre peintre américain. D'air, c'est tout ce dont elle avait besoin. Ayant eu l'habitude de vivre dans un univers contrôlé, l'étudiante pouvait maintenant respirer à l'air libre sans la moindre contrainte.
Minuit venait de sonner. L'heure du changement de personnel. L'heure dite la plus dangereuse dans cet hôpital. L'heure. Tic-Toc. Tic-Toc. Tic. Il était presque possible d'entendre une mouche voler et cela n'annonçait rien de bon d'après l'infirmière à sa droite. Beaucoup de nouveau, pour reprendre ses mots et donc beaucoup de patient n'ayant pas commencé de traitement.
«
JE VAIS TE TUER !» S'écria l'un des patients du grand salon en courant vers la tignasse blonde de l'aide soignante.
Il arrivait et il arrivait vite ! Dalida resta figé sur place incapable de bouger le moindre membre et c'est le gardien de nuit qui se glissa entre eux. Il attrapa le patient par le collet et le traîna de force jusqu'à la chambre d'isolement. La petite nouvelle ne prit qu'un court instant pour se remettre de cette tentative d'agression contre sa personne. Le bel adonis revint le nez en sang et une coupure à l'arcade sourcilière. Il était beau. D'une beauté qu'il lui avait été rare de croiser c'est derniers jours. Il n'eut besoin que d'un clin d'oeil pour faire glousser les deux infirmières de nuit. La jeune femme commençait à comprendre qui se trouvait en face d'elle. Il était beau, mais pire encore. Il était conscient de l'effet qu'il avait sur le sexe opposé. Rapidement, la blondinette se monta un portrait de l'inconnu. Dali resta un court instant immobile devant ce spectacle ridicule et traversa la pièce en un claquement de doigt pour voir l'état du gardien. N'entendant pas à rire, elle prit ce dernier par le menton pour examiner la coupure.
«
Que d'égratignure. Je vais vous nettoyer ça.» Dit-elle en se concentrant sur la blessure et non sur l'individu. Lentement, elle retira ses doigts de son menton et fouilla la grande poche ventral de son uniforme.
«
Bonsoir, je suis Keaton Nevsky et vous êtes ?» Il glissa deux doigts sous le menton de la jeune femme et le lui releva pour l'obliger à le regarder dans les yeux. Ils échangèrent un regard comme elle en avait rarement échangé.
«
Je... mon nom est Dalida Salvador» Répondit-elle hypnotisé par son regard. " Qu'est-ce qu'il peut avoir de beau yeux ! Et cette bouche ! " Pensa-t-elle. Un battement de cil lui suffit pour se sortir de cet état d'esprit. «
Ne me dite pas que ce sont des ongles qui vous ont entaillé le dessus de l'oeil de la sorte.» Dit-elle pour combler le silence qui commençait.
«
Eh bien mademoiselle Salvador ce fut un plaisir de vous éviter le massacre.» Nevsky ne la quitta pas des yeux et glissa sa main dans sa poche. Il en sortit ce qui fut autrefois une fourchette. Le patient avait brisé les dents de l'ustensile pour se servir du couvert comme arme. «
Ici, même l'objet le plus inoffensif peut devenir une arme. Je vous conseil de toujours garder l'oeil ouvert.» Répondit-il en glissant de nouveau la fourchette brisé dans sa poche.
«
Bien colonel !» Laissa-t-elle échapper avec humour. «
Quant à moi je vous conseil de serrer les dents pour ne pas vous mordre la langue. Ça va piquer un peux.» Ajouta-t-elle en désinfectant la blessure.
Il ne grogna pas et ne montra aucun signe de douleur.
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Août 1945
Papier en main, elle cherchait Keaton. Quatre longues années d'études pour un petit bout de papier. Dali ne croyait pas aux contes pour enfant qui se terminait bien et elle n'avait pas été facile à apprivoiser. Patient, Nevsky avait tenu le coup pendant deux ans avant de se lancer dans une vraie relation avec la blondinette. Immobile, il se tenait bien droit près de son véhicule. Ils avaient passé une semaine loin l'un de l'autre. Une décision commune pour permettre à la jeune femme de réussir ses examens. C'était la première fois de sa vie que l'absence d'une personne lui avait fait du mal. Dali avait passé la semaine à penser aux bras dans lesquels elle ne pouvait pas se blottir, les lèvres qu'elle ne pouvait pas embrasser et le corps qu'elle ne pouvait pas caresser. D'ailleurs c'était surprenant qu'avec toute c'est dite pensé elle est réussit ses examens. Ce soir c'était la fin de cette longue torture.
Dalida avait fait la moitié du chemin qui les séparaient et il avait fait de même. Nevsky avait prit le soin de la féliciter et lui avait promit une grande surprise. Tout avait été planifié jusqu'au moindre petit détail. En temps normal elle n'acceptait pas de se faire traiter avec autant de soin, mais cette fois elle pouvait bien faire une exception. Il lui avait acheté une robe et avait réservé dans le meilleur restaurant de San Francisco. Ils avaient passé le premier service à parler de son avenir d'art-thérapeute, puis par la suite de leurs avenir ensemble. Ils s'amusaient même à trouver des prénoms pour leurs futurs enfants. L'heure du dessert venait de sonner et un serveur leurs apporta un énorme gâteau au fromage nappé de confiture au bleuet. À ce moment précis, il devait probablement être la personne qui la connaissait le mieux. Nevsky ce leva et posa un genou sur le sol en attirant par la même occasion l'attention d'une grande partie du restaurant.
«
Dalida Eris Salvador...»
Elle se souviendrait à coup sur du frisson qui l'avait traversé lorsqu'il avait prononcé son nom complet. Le gardien de nuit avait sortit une petite boîte ronde de sa poche. Instinctivement, elle avait secoué la tête en cachant ses lèvres d'une main tremblotante.
«
Tu es la seule personne avec qui je veux partager le reste de mes jours. La seule personne pour qui je suis prêt à faire tout les sacrifices. Ma belle, veux tu m'épouser ?»
La jolie blonde c'était levé. Pas le moindre mot ne voulait franchir ses lèvres, mais elle hochait la tête avec un grand sourire. C'est sous les applaudissements et sifflement qu'il lui avait passé la bague au doigt.
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Elle ouvrit les yeux.
Un petit geste qui causa une grande agitation autour d'elle. Si au début elle ne perçut qu'un grand écran blanc, les couleurs et les détails de la vie réel prirent lentement forme. Elle retrouva l'usage de ses oreilles lorsqu'un médecin entra dans la pièce. Il l'examina sans aucune délicatesse et fit son diagnostique. Dalida ne comprenait rien à sa situation. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire dans un hôpital ? Surtout, qu'est-ce qui était assez grave pour faire déplacer son paternel ! Le médecin en charge demanda à la famille de quitter la pièce et lui fit défiler une série de question bien simple tel que prénom, nom, âge ou encore profession. La jolie blonde échoua seulement lorsqu'on lui demanda quel jour ils étaient. Elle se souvenait de sa remise de diplôme et après c'était le noir complet.
«
Mademoiselle Salvador, vous avez eu un accident de voiture. Vous avez fait un face à face avec un autre véhicule. Jusqu'à ce matin vous étiez dans un profond comas et vos chance de réveil était mince.»
Tout remonta à la surface comme une vague. Rêvant debout, toute la scène lui revint en mémoire. Le restaurant, la demande en mariage et l'accident de voiture. À cet instant les yeux de la jolie blonde versaient des larmes sans qu'elle ne soit capable de les arrêter. D'une voix à peine perceptible, Dali prononça le prénom de son fiancé. Le regard du docteur s'assombrit et il secoua doucement la tête.
«
KEATON» Cria-t-elle à répétition.
Dali cherchait du regard dans la pièce en continuant de crier. Elle cherchait le visage de ce dernier en se doutant bien qu'il ne se retrouverait pas dans cette pièce. Le fait est qu'il ne viendrait pas l'embrasser sur le front en lui disant que tout irait bien. La jolie blonde fut immobilisé et un calmant lui fut injecté pour la plonger de nouveau dans un sommeil qui se voulait rassurant.
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Octobre 1945
L'espoir. C'est sans aucun doute le mot qui la grugeait lentement de l'intérieur. Keaton n'était pas mort, mais d'après les docteurs c'était du pareil au même. L'accident de voiture les avaient plongé tout les deux dans le comas et Dali avait été la seule à se réveiller. La jolie blonde occupait ses temps libre à lui faire la lecture ou la conversation. Elle voulait croire qu'il arrivait encore à entendre sa voix. L'inverse lui était tout simplement inconcevable. Depuis que la thérapeute avait ouvert les yeux chacune de ses nuit était un cauchemar. Elle revivait l'accident nuit après nuit. Elle se réveillait seule et en sueur au milieu de son lit.
Le médecin en charge du dossier de Keaton lui avait déjà confié que le garder brancher à une machine n'augmenterait pas ses chances de réveil. La blondinette lui avait tenue tête les deux premier mois, mais l'espoir faiblissait en cette fin d'Octobre. Il avait fait un arrêt respiratoire presque tout les jours la semaine dernière et les organes de ce dernier commençaient à mourir l'un après l'autre. Le docteur l'avait convoqué au début du mois pour parler de son patient. Il avait prononcé des mots comme débrancher et mort clinique. Dali avait fait la sourde oreille. En temps normale ce n'est pas elle qui devait prendre ce genre de décision pour Keaton. Cependant ce dernier n'ayant pas de famille, il l'avait nommé comme responsable pour prendre des décisions de vie ou de mort sur sa personne. Il n'avait aucune idée dans quel foutoir il l'avait mise. La jeune artiste n'avait pas envie de prendre la moindre décision. La seule idée de ne plus pouvoir caresser sa peau lui était semblable à celle de lui arracher le coeur à main nue.
Devant l'inévitable, elle s'était rangé du côté de la raison. Dali avait prit la décision de le débrancher en entrant dans sa chambre d'hôpital. Il était temps de mettre un terme à sa douleur. Une montagne de papier signé plus tard, elle se retrouvait seule avec Keaton pour un dernier moment en tête-à-tête. Dalida s'allongea près de lui et l'embrassa sur le front. La thérapeute glissa ses doigts sur sa joue en fermant les yeux. Elle lui chuchota leurs première rencontre avec le sourire et la lèvre légèrement tremblotante. Essuyant les larmes naissante au coin de ses yeux, elle salua le médecin qui entrait dans la pièce. Il prit soin de retirer le tube et éteindre tout les moniteurs. Le reste se fit lentement. Keaton poussait de long râle et avait peine à respirer sans l'aide de la machine. Elle colla sa bouche contre celle de son fiancé dans un dernier baisé.
«
Je t'aime.» Murmura-t-elle en embrassant de nouveau le mourant. «
Je t'aime, je t'aime, je t'aime.» Répéta-t-elle dans l'espoir que ce soit les dernier mots qu'il entendrait.
C'était si dure de le quitter, si dure de le laisser partir.
DANS MA TOILE TU ES TOMBÉ
si tu fais le mal, fais le bien ! Mars 1948
Le quotidien de Dali ressemblait à un long chemin vide de sens. Elle avait trouvé un reste de réconfort dans le travail et dans les histoires d'un soir sans lendemain. Trois ans que Keaton avait trouvé la mort et le même nombre d'année que cette dernière avait débuté dans sa profession de rêve. La thérapeute avait prit un malin plaisir à torturer certain de ses patients en les poussant vers leurs vices les plus profond. L'art de jouer avec les cordes sensible c'était devenue une technique qu'elle maîtrisait presque à la perfection. Une manière comme une autre de tromper l'ennuie et de ne pas sombrer dans une dépression profonde.
Un regard subtil. Une main qui en effleure une autre lors d'un échange de dossier. Une aventure qui n'aurait jamais vue le jour si ce n'était pas d'un coup de pouce de notre vieil ami le hasard. Tout avait commencé au mois de janvier avec une erreur de dossier. Un collègue lui avait refilé le dossier d'une patiente par erreur...
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«
JE VEUX UN HOMME» Hurla-t-elle en projetant le pinceau à travers l'atelier d'art.
Dali n'eut aucune réaction et se pencha pour prendre son outil de travail. La thérapeute fit une rotation de feuille sur le chevalet au milieu de la pièce. Elle fit le décompte jusqu'à trois et ne prononça pas un mot. La patiente éclata de nouveau.
«
Je ne veux pas de cette nouvelle approche. Je ne sais pas peindre et je ne veux rien apprendre. Je veux un homme et je veux le docteur Henson.» L'artiste, toujours silencieuse, trempa le pinceau dans une couleur mauve pastel. «
Je..»
La blonde avait projeté son bras vers l'avant dans l'intention de lancer de la peinture avec son pinceau dans la direction de la toile. Enfin le silence ! Dalida se retourna vers sa nouvelle patiente.
«
Vous n'avez pas besoin de talent pour suivre mes séance.» Elle lui fit signe d'avancer et lui tendit le pinceau de nouveau. «
Vous voulez essayer ? C'est très libérateur»
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Un collègue lui avait refilé le dossier d'une patiente par erreur ?Avec la première séance avait suivit la rencontre avec le conjoint de la malade. C'est à ce moment que la jeune thérapeute avait fait le lien. Il savait très bien qui était sa patiente quand il lui avait refilé le dossier. Le lâche avait voulut sauver sa peau. Aucune erreur n'avait été commise dans cet échange ! Probablement l'élément le plus frustrant de son début de carrière, encore heureux qu'il est eu une débouché positive dans sa vie. Le conjoint de la patiente était le docteur Ryder en charge du département de psychiatrie dans l'hôpital où Dalida exerçait. Elle avait fait preuve de patience pour ne pas y laisser ses plumes. Une étape à la fois sans brusquer la patiente trouble. À chaque rencontre Joshua Ryder semblait toujours plus satisfait des progrès de sa femme. Il lui fallut une rechute pour tout déclencher...
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«
Vous êtes en beauté ce soir mademoiselle Salvador» Murmura-t-il à l'oreille de la thérapeute alors qu'il n'y avait pas de son ambiant qui nécessitait une telle proximité.
L'alcool coulait à flot en ce banquet de médecin venue fêter la nouvelle année. La fête avait lieu dans l'hôpital au premier étage pour que les médecins de garde cette nuit puissent participer. Monsieur Ryder avait soigneusement évité sa compagnie depuis le début de la soirée et il avait choisit la fin pour venir la saluer. Prudence était le mot qui résonnait dans la tête de la jolie blonde en robe de soirée. Ils avaient longuement parlé boulot, puis le silence avait prit la place pour laisser libre court au langage des yeux. Le patron était un homme très séduisant et la dose d'alcool qui lui coulait dans le sang ne lui donnait pas envie d'opposer la moindre résistance. Ils s'étaient tourné autour durant une semaine entière avant ce banquet. Le médecin lui avait fait plusieurs confidence sur sa relation avec sa femme. La maladie ayant reprit le dessus sur son épouse, il avait trouvé un semblant de réconfort dans le travail comme elle l'avait jadis fait en pensant que cela la soulagerait. Ils avaient beaucoup en commun et il était évident qu'il souffrait d'un manque de compagnie féminine. Dalida avait quitté la pièce la première et Joshua l'avait rapidement rejoint dans son bureau. Cette soirée la, les vêtements n'avaient pas hésité à rejoindre le sol.
IM SAYING I'M BETTER
On cache tous des squelettes, la différence c'est que certain y arrive mieux que d'autre. 1949
Dring. Dring. Dring.
Impossible de trouver la paix avec ce boulot. À peine avait-elle fermé les yeux que le téléphone sonnait. La curiosité l'ayant emporté, elle avait décroché.
«
Docteur Salvador, c'est une urgence ! C'est David Leroy. La police vient de le ramener à l'aile psychiatrique. Il est en chambre d'isolement et en surveillance rapproché. Il nous faut monter un plan de traitement au plus vite ! Dalida...» La voix au bout du fil semblait hésitante. «
Leroy a violé et égorgé sa voisine...»
Un long frisson. Un frisson de satisfaction. Un frisson de victoire. Appelez cela comme bon vous semblera, il reste qu'il n'y avait pas de sensation plus douce pour la thérapeute. Maître dans l'art du camouflage, elle répondit sans le moindre signe de jouissance dans la voix.
«
C'était la bonne décision à prendre. Je veux le rapport de police et le docteur Ryder dans mon bureau demain matin. Annule toute mes thérapie de la journée, je consacrerai tout mon temps à monsieur Leroy. Vous êtes nouvelle à l'hôpital n'est-ce pas.» L'inverse aurait été surprenant puisque c'était la première fois qu'elle entendait la voix de la jeune fille et qu'elle avait une bonne mémoire pour le personnel qui travaillait dans son service. Une question qui n'en était pas vraiment une, elle ne s'attendait pas à une réponse de la gamine et ajouta. «
Ce n'est pas la première fois qu'un patient fait une rechute. Vous pouvez dormir sur vos deux oreilles. Bonne nuit»
Impossible de décrocher le sourire qui naissait sur ses lèvres. Leroy était le sixième patient qui avait fait une rechute. Elle aimait tenir le compte. Le sixième patient qu'elle avait poussé vers le vice qui le rongeait de l'intérieur. Demain, elle prendrait le rapport de police et transcrirait chaque détail dans son petit livret noir. Il était hors de question d'oublier un détail au fil du temps. Le livret noir lui servait de journal de crime et chaque patient qu'elle avait guidé s'y retrouvait. Pauvre petite âmes en peine nécessitant son aide. Manipulation. C'était le mot d'ordre de sa thérapie. Ce qu'il y avait de beau dans cette histoire c'est qu'il était impossible de remonter jusqu'à elle. Personne ne prendrait des patients de psychiatrie au sérieux s'ils avouaient avoir été poussé au crime par leurs thérapeute. La recette de crime parfaite ! Dali prit le livret noir sur sa table de chevet. Pourquoi ne pas l'avoir caché ? Parce qu'il ne contenait rien de compromettant. Il contenait des coupures de journaux et des retranscriptions de rapport de police. Si une enquête était mené et qu'un policier tombait sur ce livre, elle jouerait la comédie en prétendant qu'il était là pour l'empêcher d'oublier ses échecs.
La thérapeute choisissait avec soin les patients qui allait faire partie de son livret noir. Une confiance devait avoir été acquise entre eux. C'est cette confiance qui lui permettait de voyager dans la tête de son patient comme bon lui semblait. La jolie blonde feuilleta ses cinq chefs-d'oeuvre. Dans le même ordre se retrouvait un infanticide, un incendie meurtrier, un tireur fous dans un hôpital, un adultère et un vol de banque. Elle pouvait maintenant ajouter un viol à sa longue liste d'influence.
Elle avait l'âme aussi noir que ses patients.
I CAN'T STOP THINKING ABOUT, THINKING ABOUT US
La briseuse de ménage 1950
«
Dalida Eris Salvador, veux tu m'épouser ?»
Joshua Ryder venait de lui faire la grande demande au milieu d'une galerie d'art. Il y avait eu une mince hésitation dans son regard, mais elle avait dit oui. Il était impossible pour elle de ne pas penser à son premier fiancé qui avait trouvé la mort juste après sa demande en mariage. Elle avait dit oui. Un oui qui comportait une seule condition. Dalida voulait changer de ville et d'hôpital pour leurs offrir un nouveau départ. La jolie blonde lui avait trouvé la charmante excuse de son ex femme qu'elle avait comme patiente. En réalité ? La Californie et cet hôpital lui rappelait beaucoup trop Keaton.
«
Je ne suis pas sans coeur, je te laisse deux mois pour tout quitter.»
Dali avait embrassé Joshua sur le front. Il devait finaliser son divorce interminable et remettre sa démission de chef du département de psychiatrie. La jeune thérapeute était consciente que cela ne pouvait se réaliser en une semaine et c'est pourquoi elle lui avait donné un délais de deux mois. Ne laissant rien au hasard elle avait ajouté qu'ils pourraient se voir uniquement au travail. Il y avait eu quelque protestation de Ryder, mais elle lui avait dit qu'il lui était impossible de garder sa femme comme patiente d'ici leurs départ s'ils continuaient à ce voir. Vilain mensonge, mais il avait retrouvé le calme par intérêt pour son ex femme et parce qu'il comprenait le conflit de conscience avec cette demande de mariage.
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«
C'était la dernière boîte !» Dit-elle en se laissant tomber sur le matelas du lit.
La clinique rosewood avait accepté de les prendre tout les deux. Lui comme nouveau chez du département de psychiatrie et elle comme la première Art-thérapeute de leurs établissement. La ville n'était pas celle de ses rêves, mais cela lui permettrait de tourner la page. Dali venait de ranger leurs dernière boîte. Ils pouvaient enfin dire qu'ils étaient installé. Certes, il restait encore deux pièce à peinturer et des achats multiple pour meubler la maison, mais les boîtes avaient été vidé. Le plus pénible avait été fait le reste était une partie de plaisir !
«
Je suis épuisé ! Dire que demain c'est notre première journée» Une note négative planait sur les mots première journée.
Une note qui n'avait pas échappé à son fiancé. Joshua traversa la chambre et se jeta sur le lit. Il l'attrapa par les hanches et la chatouilla jusqu'à ce qu'elle le supplie d'arrêter. Le médecin l'embrassa sur le front et la serra dans ses bras.
«
C'est toi qui voulait recommencer à zéro. Alors, chasse moi ce regard de chien battu ! » Il prit une pause pour glisser ses doigts dans sa chevelure. «
J'ai tout abandonné pour toi. Je ne te le remet pas sur le nez, mais je ne veux pas entendre de découragement. D'ailleurs qui a dit que ce serait facile ? Il va falloir te faire de nouveau une place. » D'un petit sourire en coin, il ajouta.«
Je ne m'en fais pas pour toi. Ils vont tous t'adorer. Certes tu fera peut-être des jalouses puisque tu couche avec le patron... mais ce ne serait pas la première fois »
Dali éclata de rire et lui envoya un oreiller en pleine figure. Il la maîtrisa comme on emprisonne les poignets d'une gamine sans défense. La courte bataille avait laissé des plumes sur le lit et quelque une d'entre elles continuaient de voler dans la chambre. Elle voulait croire qu'ils seraient heureux. Elle voulait croire que cette fois il n'y aurait pas d'ombre au tableau. Elle voulait croire.
«
Joshua Ryder je t'aime.»
Il avait eu un moment de silence. C'était la première fois qu'elle le disait à haute voix et il en était parfaitement conscient. C'était des mots qui avaient peine à traverser ses lèvres. Des mots douloureux. Pourtant c'était sincère. Elle aimait de nouveau.